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15 août 2010 7 15 /08 /août /2010 21:00

Je ne sais pas si je vous l'ai dit mais en juillet/aout, Mayotte est en pause. Nombreux sont les fonctionnaires ou enseignants qui repartent à la fin de leurs missions où profitent de leurs longues vacances pour décoller d'ici. Il y'a donc dans cette période beaucoup moins de monde. La vie est plus calme, moins de voiture, moins d'agitation, et aussi beaucoup moins de blancs.

En plus de celà le ramadan a commencé jeudi dernier, un jour plus tard que dans l'hexagone, et la vie s'en trouve forcément modifiée, beaucoup de gens sont moins actifs, les magasins, les restaurants, tout ferme encore plus tôt que d'habitude et quand la nuit tombe ,à 18h , les rues se vident et on ne voit plus les gens que l'on a l'habitude de voir, au bord des rues, sous les varangues, plus personne ne palabre dans le village et Mayotte se transforme en île fantôme.


Alors la vie suit son cours paisblement mais on sent les tropiques.
Seulement voilà depuis une grosse semaine (et c'est parti pour durer) un autre évènement est venu se greffer, la grève des pompistes. Tous les employés de la compagnie qui distribue (avec un monopole) l'essence ici a stoppé le travail et toutes les stations-services sont donc fermées.

Résultat, ben plus personne n'a d'essence, petit à petit, les routes se vident, les gens ne vont plus aller travaillé et nous allons tous rester chez nous. Alors dans ma nouvelle case très calme, j'ai l'impression que le monde s'est arrêté de tourner, on est ailleurs, le temps ne bouge plus, et on s'arrête de respirer.........

......En attendant que la folie reparte.

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12 août 2010 4 12 /08 /août /2010 22:18

Une nouvelle ère mahoraise s'est ouverte pour moi. Après les doutes et l'effarement de l'arrivée, après les galères financières et le vagabondage de cases en cases, après les hésisations professionnelles; me voilà installé. Après le manque des miens, la séparation, l'isolement et la solitude, me voilà très entouré.
Aujourdhui j'ai ma grande case pour moi tout seul, un contrat qui dure un peu et assez d'argent pour vivre correctement. Plus important encore, j'ai rencontré des amis, un monde s'est crée pour moi, nombreux, variés.

Ici impossible de se plaindre quand on voit les conditions de vie de nos voisins. Mais Mayotte met une grande claque à tous les nouveaux arrivants inexpérimentés comme moi.Malgré tout, c'est un endroit formidable pour s'affirmer, une terre d'opportunité et de rencontres. Comme dans toute expatriation, la rencontre avec une culture aussi diffèrente est le voyage d'une vie, aujourdhui  j'aime cet endroit et j'aime les mahorais. Je suis fier quand un bacoko me dit, toi aussi tu es mahorais: "tu vis à Mayotte, donc tu es mahorais". J'ai l'impression d'être d'ici, je sais que ce n'est pas très humble après moins de 7 mois de présence, mais après tout ma vie est ici.
Nicolas, Nayoumi, Didier, Arnaud, Maou, Charlot, Mahmoud, François, Sèverine, Sylvain, Will, Jéjé, Lardon et les autres, ce sont les gens qui m'entourent. La chaleur, les bananiers, les rues des villages,les micros épiceries Mamoudzou, Dembéni, la brousse, le lagon,c'est mon univers.
Ma vie c'est Mayotte.

Attention, pas de confusion possible, je serais toujours un Seynois, mais ma vie est là, j'y suis bien, j'ai enfin l'occasion de le vivre sereinement, j'en profite et je vis des supers vacances, à moitié touriste, à moitié résident.

La rentrée scolaire approche et je vais enfin avoir la formidable possibilité (aussi enthousiasmante qu'effrayante) de pouvoir tenter d'être un enseignant. Je ne suis pas  un vrai "capessien", un simple contractuel presque un imposteur, mais voilà je vais enseigner, je vais vivre cette vie là pleinement, en tout cas je vais essayer.

Lentement, j'apprends le shimaoré qui s'inscrit dans mon esprit, petit à petit je m'ouvre ici. Ce n'est pas tellement que je rencontre une culture, c'est simplement que je découvre des gens. Je vis des évènements, l'étroitesse ilienne et tropicale crée une animation bien particulière, on baigne constamment dans une espèce de folie nonchalante.

Les images d'une vie s'imprègnent dans ma rétine avec force, je me remplis, je prends, je m'enrichis et je donne ce que je peux avec mes moyens, mes forces, mes faiblesses et mon orgueil.

Tout ça est magnifique, prenant, d'une joyeuse féroceté, d'une énergie infernale. Mayotte est en mouvement, tu bouges avec elle ou tu pars, alors je remue comme jamais, je me sens vivant et fort.
Sans reproche aucun je vous le dis, malgré mes efforts pour décrire tout ça vous n'avez aucune idée de ce que cela peut représenter quand on s'y plonge pleinement, sans retenue.

Chaque jour sur l'île au parfum est une aventure, une surprise, un pas dans l'inconnu, on ne peut échapper à l'hippocampe, il vous attrappe et vous embrasse si vous résistez, il vous mordra et comme je suis quelqu'unde très affectueux....

Et pourtant !!

Je vous le dis franchement, je sais bien que je peux me tromper mais je sens que "je ne suis pas un prof", je cherche ma voie, je cherche ma place.

Je ressens comme un trou, une absence, un vide. Rien de bien grave ni douloureux, une simple vague dans mon âme, une ondée d'incertitude pimentée d'hésitation. J'ai toujours mon chiffon rouge accroché au coeur, et l'envie de retrouver notre "Mecque". Me retromper dans mon histoire, retrouver les miens et ce que nous sommes, nos valeurs fortes et simples, me cacher au chaud, protégé par ceux que j'aime le plus. Souvent on me demande combien de temps je compte rester, et je réponds invariablement la même chose " 1 jour, une vie, je n'en sais foutre rien"

Gamin je n'avais qu'un seul rêve, qu'une seule ambition "sauver le monde, TOUT le monde" peut être qu'aujourdhui je sais que c'est impossible où dessus de mes capacités, c'est probablement cet "echec" tout relatif qui me pèse.
Je ne sais pas bien pourquoi je raconte tout ça ni où je veux en venir, simplement, maintenant encore plus qu'avant j'ai la sensation d'écrire un roman auquel je ne trouve pas la suite, une forme d'angoisse de la vie blanche.

Nevrotisme narcissique typiquement occidental, amusant à mettre en parallèle avec la culture mahoraise et comorienne en général où, pour faire simple, demain n'existe pas.

Mais c'est ainsi, je cherche la suite alors je me tourne vers mon monde pour avoir des réponses, où est la suite ? Et la suite de quoi ?

Curieux !! non ?

Je suis plutôt heureux pourtant, ça devrait suffir .

Mais le petit blanc est comme ça. Quel boulot, quel lieu, quelle femme, quels amis ? Toujours des questions et des doutes.

Alors on va se contenter de ça pour l'instant avec le sourire que donne une vie pareille

A ces questions, une réponse "je ne sais pas, on verra..."

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12 juillet 2010 1 12 /07 /juillet /2010 20:33

Je ne vous ai pas parlé de "mon" village : Dembéni.

 

Ici plus de la moitié de la population de Mayotte est concentrée autour de Mamoudzou (Cf carte, Mamoudzou, Koungou, Petite-terre) autrement dit, partout ailleurs c'est la brousse. N'importe quel village ici ferait passer Le Brûlat pour un pôle économique,touristique et culturel d'échelle européenne.

 

Moi je vis à Dembéni. Quand on sort de l'aéroport c'est très simple, prenez direction la barge en taxi, le bateau vous emmenera vers Mamoudzou en 30 minutes de traversée. De là regardez au loin vers la gauche du rond-point et grimpez dans un taxi en direction du sud.

Vous allez traverser successivement, Cavani, M'tsapéré, Passamaïnty, Tzoundzou 1 et Tzoundzou 2, ce sont toutes des communes de Mamoudzou (un peu comme Fabrégas où le mourillon). Après le second tzoundzou vous allez rouler un petit quart d'heure et tomber sur la première partie de Dembéni: Tsararano.
Dembéni se divise en plusieurs  petit villages: Tsararano donc, Ongoujou, hajangua, Iloni et Dembéni qui sont collés l'un à l'autre comme Toulon et La Seyne .

L'ensemble de la commune abrite environ 10 000 habitants. Le binôme Iloni/Dembéni doit facilement rassembler la moitié de ce total.
C'est une commune avec une place stratégiquement interessante, à la fois proche de Mamoudzou, c'est la "porte d'entrée" vers le sud "touristique" et vers le centre.

Vous l'aurez compris, à l'échelle métropolitaine, c'est un tout petit village ancré à la fois dans un mode de vie très traditionnel et tourné d'une certaine façon vers la "modernité".

C'est un carrefour ici à Mayotte.

 

Mamoudzou n'est pas loin mais il est parfois difficile d'accès à cause de gros embouteillages.

On vit donc beaucoup sur place. Et en communauté...

 

Et moi je découvre l'ambiance petit village. Malheureusement je n'ai pas encore su bien me débrouiller pour m'intégrer à la population locale et donc ma communauté est très majoritairement composé des blancs du coin, avec un petit côté colon qui ne me plait pas du tout. Ici tout le monde sait qui est qui, et qui fait quoi, et qui connait qui, ou sait qui est où et pourquoi il va là ........

Je reste un homme discret et pourtant... on sait. L'expatriation pousse au regroupement, on vit donc en communauté, et Dembéni pour moi c'est aussi ma communauté, diverse variée, divisée en groupes qui ne se fréquente pas toujours.

Voilà mon Dembéni, traversé par une route nationale cabossée  avec ses improbables marchés de Dembéni, d'Hajangua et Tsararano. Son collège, bientôt ses lycées et ses nombreuses écoles car je vous le rappelle et c'est partout pareil à Mayotte, si Dembéni c'est 10000 habitants cela veut dire 5000 individus de moins de 18 ans. A titre de comparaison à La Seyne (Env. 60000 habitants) on doit avoir autour de 12000 moins de 18.

 

 

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4 juillet 2010 7 04 /07 /juillet /2010 16:50

Sur une île, par définition on est coupé du monde, je sais c'est une incroyable information !! Je vous explique le principe: en fait autour de l'île il y'a de l'eau (la foule fait ouaaahh sur un ton d'étonnement), ça n'a l'air de rien mais la conséquence est que les habitants de cette zone (qu'on appelle donc une île) se retrouvent donc légèrement coupé du monde.


J'en vois qui doutent, et pourtant je vous assure, regardez  la Corse, où même plus simplement les Embiez, Porquerolles ou Port-Cros.

Cette isolement amène souvent à un particularisme que l'on nomme insularité.

 

Alors si en plus vous entourez cette île de pleins d'autres îles et que vous la placez au bout du monde (relativement) c'est encore plus flagrant.
Evidemment ça peut vous sembler évident, mais je vous rappelle que moi je suis un pur continental, et que tout ça reste très nouveau pour moi.
Ici c'est le centre du monde, en tout cas pour ceux qui y vivent, mais un tout petit centre du monde, Mayotte ça ne représente qu'un dixième de la superficie du Var pour une population équivalente à celle de Toulon.
Un nombril, de la taille d'un grain de sable.

 

Je crois que j'ai assez insisté et que vous avez compris l'idée, ici c'est tout petit et on fonctionne complètement en cercle fermé. Conséquence, les gens se connaissent vite, même en étant discret, si en plus on est blanc (c'est mon cas je le rappelle) on est forcément encore plus vite repéré car peu nombreux, même ceux qui ne vous connaissent pas finissent avec le temps par au moins avoir déjà vu votre trombine quelque part.

Pour être honnête je ne me rappelle plus exactement pourquoi je voulais vous parler de ça, mais il devait y avoir une raison et ça me reviendra un jour !!!

 

 

C'est fou de perdre la mémoire comme ça

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4 juillet 2010 7 04 /07 /juillet /2010 16:36

http://iloni-mayotte.com/article-hibou-hibou-hibou-53394174.html

 

Encore une fois un grand merci à Sev pour les photos et à François pour les mots, sans eux vous auriez peu d'images à vous mettre sous la dent.

 

Le départ des 800 minots est un truc de dingue, comme l'a dit un collègue :"l'ouverture des magasins au premier jour des soldes" mais avec des batons et des pneus !!!!

 

J'ai pu prendre quelques photos du départ et j'essaierai de vous montrer ça. Mais pour ce qui est de notre course difficile de prendre les photos et de rouler dans le même temps.

 

Félicitation à toute l'équipe, Steve que vous voyez prendre largement la tête sur la première photo, il s'est senti pousser des ailes dans la montée et à su avoir la classe de garder le sourire pour la première photo tout en accélérant. Elégance quant tu nous tiens.

Merci à Cédric pour l'invention de notre fameux cri de guerre (Hibou,Hibou,Hibou.... Hou, Hou, Hou ) et pour nous avoir inscrit.

Bravo à François et Héléne pour l'organisation et la bonne humeur tout au long de la difficile préparation et pour leur courage pendant une course qu'ils ont parcouru en étant "amoindri".

 

Article vraiment, très, très sympa (en plus Môman on voit la tronche de ton minot

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3 juillet 2010 6 03 /07 /juillet /2010 09:42

J'en profite sur mon temps libre car je parle, je parle, enfin j'écris surtout et je me rends compte, mais je ne vous ai pas expliqué Mayotte, alors je pense qu'il est grand temps de donner une petite leçon d'histoire-géographie.

Je pourrais vous dire de cliquer et ne pas me compliquer la vie :http://fr.wikipedia.org/wiki/mayotte

 

 

Mais je préfère vous raconter moi-même, en plus vous pourrez vérifier que je ne vous donne pas d'informations erronnées, juré craché, je vais écrire cet article sans avoir lu le lien que je vous ai donné !!!

 

 

Alors voilà prenez une carte, vous allez tout en bas ou presque de l'Afrique, la grande île que vous connaissez à l'est, c'est bien sùr Madagascar, cherchez le Mozambique et hop entre ces 2 grands pays se trouve un petit archipel composé de 4 îles, ce sont Les Comores. indien11

 

Les 3 premières îles (Grande-Comore, Mohéli et Anjouan) forment l'Union Indépendante des Comores. La 4ème est donc Mayotte.

carte comores 432

 


Petite particularité historique qui demanderait des explications que je n'ai pas envie de donner maintenant, les Comores appartenaient à la France dans leur intégralité jusqu' à ce que Mohéli, Anjouan et Grande Comore réclament leur indépendance au milieu des années 70, dans le même temps, les mahorais ont massivement voté (+ de 90%) pour être rattaché à la France.
Après 30 de lutte ils viennent tout juste d'obtenir l'année dernière la certitude de devenir le 101ème département français. On discute souvent ici du bien-fondé où non de cette départementalisation pour la population mahoraise, mais en tout cas c'est un fait elle va être installé sur la décennie qui arrive.

 

La capitale de Mayotte est Mamoudzou que vous pouvez repéré sur cette carte :

CarteMayotte jpg

 

Pour les plus fainéants, c'est en haut à droite.
Moi je vis à Dembéni/Iloni depuis mon arrivée.
Il y'a 19 villages sur Mayotte si mes souvenirs sont exacts et chacune à plusieurs "sous-communes" .On retrouve des noms chantants comme Chirongui, Bandraboua, Ouangani ou Mtsangamouji.

 

Par exemple Mamoudzou comprend, Passamaïnty, Kawéni, M'Tsapéré, Vahibé, Tzoundzou 1, Tzoundzou 2, et Cavani.
Ma commune de Dembéni comprend Iloni, Hajangua, Tsararano, Ongoujou. Bien sùr j'en oublie peut être.

Après 5 mois passés ici j'ai eu le temps de compter tout le monde et il me semble que nous sommes environ 190000 à vivre sur cette île. Evidemment Mamoudzou est la plus peuplée avec ses 60000 habitants, Dembéni est la 4ème commune de l'île avec je crois autour de 13000 habitants.

95% de la population est ici musulmane, il y'a donc des petites mosquées un peu partout et la vie est imprégnée de cette culture. Ici il s'agit d'un islam très tolérant et très ouvert.

La population est en grande majorité de la même origine, on retrouve des petites communautés, malgaches, créoles, africaines et blanches.

 

A noter qu'une très grande partie de la population (estimée officiellement à 60000 je crois, mais dans les faits un peu plus certainement) est composé d'une population clandestine provenant majoritairement de la belle île voisine d'Anjouan.

 

Vous vous doutez que tout celà a des implications socio-politico-économiques assez complexes mais ce n'est pas le sujet.

 

Le climat est ici tropical, donc chaud et humide, avec 2 saisons. La saison des pluies qui va de novembre à avril, durant laquelle comme son nom l'indique, il pleut énormément et surtout il fait très, très chaud. Et une saison sèche où il pleut très peu voire pas du tout et où les températures restent élevées mais plus fraiches surtout entre la fin juin et le mois de septembre .
Ces indications climatologiques sont très vagues, je sais, mais si vous n'êtes pas content..........

 

Nous sommes en France l'île est donc dirigée par une préfecture et un conseil général (qui font beaucoup parler...)

 

La langue dominante ici est le shimaoré, mais on retrouve aussi le shibushi (d'origine malgache je crois) et le Français (shifarantsa en shimaoré) .
Le français n'est pas forcément bien installé ici et son enseignement prête à de grands débats. Les mahorais sont très attachés à leurs langues régionales et ils ont bien raison !!!

 

 

Voilà ce sera tout pour aujourd'hui je ne voudrais pas vous abreuvez d'informations, si vous avez d'autres qestions j'y répondrais..... ou pas !!!

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3 juillet 2010 6 03 /07 /juillet /2010 09:23

Comme annoncé ici : http://www.iloni-mayotte.com/article-roule-roule-52771389.html  c'est aujourd'hui le grand jour !!!

 

Vous pouvez profiter du savoir didactique de François également qui dans cet article explique beaucoup mieux que ce que je pourrais le faire ce qu'est la course de pneu: http://www.iloni-mayotte.com/article-17566548.html A noter que sur la 1ère photo, on reconnait notre jeune coach : Ibou.

 

La course approche et la tension est à son comble, toute l'équipe se prépare,chacun dans son coin, dans sa bulle pour parfaire sa concentration.

Le matèriel est prèt pour la course, les bâtons sont poncés, les manches étoffés. Nous avons peint nos pneus et fabiqué nos kapoks. Notre matèriel de haute technologie doit être préservé précieusement avant la course.

 

Nos corps entrainés sont rodés à cet effort, tels des machines de guerre prête au combat. Nous y pensons depuis des semaines, la gagne est l'objectif, chacun d'entre nous le sait, le collectif est bien huilé.
Les heures qui précèdent la course ne sont qu'impatience et motivation, tout a été prévu en amont, mais ces dernières heures sont cruciales. Le physique, le mental, le matèriel, il faut avoir l'esprit tourné vers la course.

 

Notre jeune entraineur va s'élancer une heure avant nous au milieu d'une foule de minots de son âge, dans un départ d'une furie indescriptible.
Une heure plus tard ce sera notre tour, tous les 5 LN et les garçons, tendus comme des strings, prêt à surfer sur les alizées à folle allure aussitôt le chrono lancé.

 

Le regard fermé, les muscles bandés, notre concentration sera à son paroxysme, un seul objectif : la gagne.

Nous avons tout sacrifié pour cela et nous ne repartirons pas sans la 1ère place !!!

 

 

 

 

 

 

 

 

Nan j' déconne on va bien se marrer !!!!

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14 juin 2010 1 14 /06 /juin /2010 18:34

Bon nous avons une communauté d'ahlète de haut niveau ici prète à tous les défis, François faisant un gros travail photographique sur le sujet je vous mets son blog en lien.

En plus ça vous permettra voir ma tronche en image.

Les gamins autour de nous son ceux dont je vous ai parlé dans les enfants d'Iloni.
En explication rapide, la course de pneu a été crée à Mayotte il y'a une petite trentaine d'année sur la base d'un jeu simple pratiqué par les enfants : pousser un pneu avec des batons et aller le plus vite possible.
Cette course est un monument ici et des centaines de gamins y participent chaque année, les adultes ont leur course le même jour par équipe et dans la plus grande convivialité.

Nous nous y préparons avec entrain et vaillance, ça n'a l'air de rien mais c'est particulièrement difficile et amusant.
Mais nous avons du talent, à titre d'exemple sur la dernier photo de l'article, nous avons estimé que François avançait à une vitesse de 30Km/h.

http://www.iloni-mayotte.com/article-la-course-de-pneu-2010-52125449.html

 

 

 

 

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13 juin 2010 7 13 /06 /juin /2010 07:53

Non je n'ai pas perdu la tête, n'accusez pas les noix de coco ou le soleil pour les ravages subis par mon cerveau, je ne raconte pas n'importe quoi et j'insiste, je suis blanc !!!

Enfin ça dépend des jours remarquez, je peux être rouge, bleu par endroits, et ceux qui me connaissent savent que je suis souvent noir !!!

Alors je vais préciser, je suis un occidental, européen et français.

Une grande nouvelle,non ? Ca méritait bien un article.

Ne croyez pas que ce soit si anodin, quand on a grandi et vécu toute sa vie dans un pays blanc on oublie un peu. Avec le mélange les couleurs ressortent mieux. Ah oui, je vous rappelle qu'ici la plupart des gens sont noirs, j'avais peut être oublié de le préciser, ça a l'air d'un détail, mais forcément quand on est diffèrent de la majorité, ben on te remarque plus, un peu comme une poule sur un fil éléctrique, c'est pas forcément joli mais on ne peut pas le rater.

Alors je dis blanc, noir parce que visuellement c'est pratique, je dis blanc aussi parce que je l'entends souvent "les blancs çi, les blancs ça etc.".
Personnellement la couleur n'est pas très importante pour moi, et la culture mahoraise/comorienne est aussi diifèrente pour moi que pour les antillais, ce n'est pas une surprise, découvrir les gens ici, je l'attendais et je l'espèrais.
Mais mon étonnement vient de moi-même je me savais méditerranéen et seynois, mais je suis un vrai occidental. Ben ouais j'ai besoin d'eau chaude, d'un peu de confort et j'ai des "habitudes", je le sens tout le temps ici, ON le sent tout le temps ici, c'est palpable et difficile à expliquer. La façon que j'ai de réflechir, de parler, de penser même, on me le dit tout le temps "ah vous les blancs..." généralement suivi d'un éclat de rire.
Même au sein des m'zungus installé depuis un peu de temps et "intégrer" je le sens, je suis le métro fraichement débarqué avec ses repères de métro.

 

Je sais bien que tout ça manque de preuves et que ce n'est pas une découverte très scientifique, mais c'est une étude en cours de recherche, je vous promets de vous tenir au courant de l'évolution de mes travaux au fur et à mesure. Je n'exclue pas m'être trompé, peut être après tout que je suis asiatique sans le savoir, il ne faut jurer de rien, mais tout de même...

 

Plus sèrieusement, cela me conforte dans l'idée que l'on peut être fier de ce que l'on est sans pour autant rejeter l'autre ou avoir un sentiment de supériorité, l'identité qui est la mienne et que reconnais me plait, mais pour moi elle n'évoque pas le repli, au contraire, plus mon identité est affirmée et plus j'ai à offrir de diffèrences. Je sais aussi ce qui est à moi et ce qui ne m'appartient pas, les valeurs d'une autre culture, je peux les partager et les apprécier mais ce sera toujours influencé par ce que je suis et globalement par ce que nous sommes. La diffèrence de l'autre est un merveilleux repère pour mieux se comprendre. On est jamais complètement heureux de tout ce que l'on est, physiquement ou mentalement, je pense que culturellement le principe est identique, tout ne plait pas dans ma culture, mais ça ne m'empeche pas de dire et de penser, je suis blanc et fier de l'être, je ne suis ni supèrieur, ni infèrieur aux autres mais je suis là et je peux essayer de rendre et partager ma diffèrence à tout ceux qui m'offrent la leur.

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19 mai 2010 3 19 /05 /mai /2010 14:42

Mayotte en soi est une aventure, un voyage merveilleux, étonnant, la beauté de son lagon, blablabla .........

 

Je vous ai dis et répété également que c'était souvent l'Afrique, mais voilà Mayotte c'est quand même la France, et bien oui .

Alors il y'a quelques indices pour constater cet état de fait.

Tout d'abord, il y'a quand même plein de blancs partout, on voit également des batiments jaunes où on peut amener des enveloppes et des timbres, des monsieurs habillés dans un bleu très reconnaissable et d'autres "formidables" petites choses ......
Si en plus on a le grand "bonheur" de travailler pour l'éducation nationale, on retrouve la douce ambiance qui a bercé notre adolescence à presque tous, les carnets, les colles, les profs principaux,les CPE .....

 

Et puis les "spécifités" mahoraises, ben on s'y habitue vite, alors on finit par se croire sur une espèce d'île de Porquerolles tropicale, un bout de la France juste à côté (bon j'avoue 14h d'avion quand même ), la conséquence de tout ça: on oublie....

Mais voilà, il y'a l'odeur du voyage qui plane autour de nous, la grande île rouge qui crie son appel à tous, les "paradis" de l'Océan Indien (Seychelles, Maurice, Réunion ), alors on se rappelle, la mémoire nous revient, on est dans cet Océan, au milieu du canal de Mozambique, à "quelques brasses" du continent noir .....

 

Et là on rève.....

J'entends d'ici bruisser les chutes Victoria, je vois la savane du Serengeti  et sa faune qui me fascine, l' Afrique du Sud et toutes ses merveilles, le Kilimandjaro, et pour moi voir le lion ..........le vrai!

 

Malgré le quotidien, on est ici au milieu d'un autre monde, et on le sent . Pour moi qui m'émerveille toujours devant l'exotisme de Carnoules ou de Quinson, ça reste tout de même un ébahissement délicieux !!!

Je voudrais tout pouvoir voir, les endroits cité et d'autres encore (Kenya, Comores...), mais même si ce n'est pas possible, même si ça reste un rêve de "riche" auquel je n'aurais peut être pas accès (encore que), ça restera quoiqu'il advienne une sensation étonnante de s'être senti au milieu d'un autre monde et surtout, d'y vivre .

Bien sùr j'imagine bien volontiers que c'est une sensation partagée par tous les voyageurs et les expatriés, mais j'avais envie de vous le dire, pour vous donner envie peut être .

 

 

 

Alors qui a envie de venir voir le Monde avec moi ??

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